Le membre fantôme
Un spectacle sur
le handicap
la blessure
le cirque
Une histoire vraie, jouée par des vrais personnes...
L'histoire
On s’est tous blessé des centaines de fois, de l’égratignure aux points de suture, de la petite torsion aux grosses entorses, du coton imbibé de mercurochrome à l’opération.
Tous les artistes de cirque se sont ou se blesseront un jour mais sont-ils pour autant inconscients ?
Sans même se l’avouer, le public ne chercherait-il pas à dépasser ses propres peurs à travers le corps du circassien ?
En 2016, suite à une blessure en bascule coréenne, Karim Randé prend la décision de se faire amputer du pied droit afin de pouvoir refaire du cirque,
Le Membre Fantôme est né de l’envie de partager ces expériences de blessures, sans pathos et de voir au-delà des paillettes et des sourires. Avec Fabien Milet, Madeg Menguy, puis rejoins par Silvana Sanchirico, ils dessinent un spectacle sur la vie et les blessures des artistes de cirque.
La compagnie bancale
Un corps diffèrent renvoie-t-il forcément à une esthétique singulière ? L’art ne se nourrit-il pas de ces différences ? Un corps meurtri, blessé, est il un corps différent ?
Pour l’artiste la ré-exploration de son corps s’accompagne d’une redécouverte de sa discipline de cirque.
Suite à son amputation Karim RANDÉ créé en 2018 un projet qui tend à montrer comment un corps bancal, fragile, étrange et singulier devient un corps penché, augmenté et unique : La compagnie BaNCALE.
Thématique inscrite dans sa chair, la différence des corps, leurs potentiels performatif et esthétique.
Les artistes
Karim Randé
Sangliste aérien, acrobate à la bascule, échassier (acro‐pneumatiques), acrobate à la roue Cyr, musicien et comédien, Karim est en outre diplômé du Conservatoire National de théâtre de Bordeaux-Aquitaine (TnBA). Les formations de cascades qu’il a suivies l’ont fait apparaître dans plusieurs films, comme Blanche Neige avec Julia Roberts, en 2012.
Il a travaillé avec Franco Dragonne, le Cirque du Soleil, la Compagnie Malabar, la Compagnie Montalvo‐Hervieu, le Théâtre National de Paris-Chaillot, Galapiat Cirque…
En 2014, lors d’un spectacle, il chute en bascule coréenne et se brise la cheville.
Après une première opération où son pied est réparé à l’aide de vis, il réussit après huit mois de lutte à reprendre son activité, à l’étonnement du corps médical.
Fin 2015, les douleurs devenant insoutenables, on découvre que les vis se sont rompues, arrachant des morceaux de cartilage à chaque impact lors des spectacles et entraînements.
Les médecins sont étonnés par la résistance à la douleur des artistes de cirque.Opéré à nouveau, une infection se loge dans l’os de la cheville, entraînant huit nouvelles opérations en six mois.
Karim prend la décision de se faire amputer du pied droit, le 1er avril 2016.
La seule solution qui lui laisse une chance de reprendre le cirque.
Aujourd’hui, il a repris quasiment toutes ses disciplines au même niveau qu’autrefois, en les adaptant à son handicap.
Karim Randé
Fabien Milet
Spécialisé en acrobatie sur mât chinois, simple, double et pendulaire, formé à l’école Arc en Cirque (73) puis au Centre régional des Arts du cirque de Lomme (59), Fabien s’intéresse également à la jonglerie et à la manipulation d’objet, afin de pouvoir jouer avec et leur donner vie.
Sensible à la danse comme forme de communication artistique, il suit régulièrement des stages pour affiner ses techniques.
Son parcours et ses sensibilités artistiques l’ont amené à évoluer dans des univers variés : théâtre, rue ou Variétés, notamment avec les compagnies Meli Melo, Malabar, Variété GOP (Allemagne), la compagnie de danse Groupe Noces et la
Compagnie Transe Express.
Ce projet sur le handicap est une continuité pour Fabien, qui y a consacré une recherche corporelle et symbolique.
S’interrogeant sur les conditions d’une normalité (imposée par notre société), il cherche à ouvrir les yeux sur le fait que nous sommes, peu ou prou, tous handicapés. Que nos séquelles soient importantes ou infimes, de corps ou d’esprit, nous en souffrons tous.
Nous voulons les surmonter, les intégrer, les cacher, les montrer, mais dans tous les cas, elles nous constituent.
Paradoxalement, ce sont ces défaillances qui font de chacun de nous un être unique. Un aller-‐retour difficile de la sécurité à la fragilité, un chassé-‐croisé avec la blessure,
tantôt voilée, tantôt découverte.
Nous nous trouvons à la lisière entre désir de la norme et volonté d’être soi.
Fabien Milet
Silvana Sanchirico
Née à Rancagua (Chili), Silvana est diplômée de l’Ecole de Danse de l’Université Arcis, Santiago ; c’est là qu’elle s’initiera au cirque pour la première fois.
Nommée professeur de danse, elle se dirige malgré tout rapidement vers le cirque et commence à travailler avec la compagnie chilienne Balance sur plusieurs créations.
Elle fera aussi ses armes en travaillant pour des cirques traditionnels comme le cirque Magic Circus où elle donnera des cours de cirque et de danse dans leur programme de formation.
En 2016, elle est interprète aérienne pour l’inauguration du tunnel “San Gottardo” en Suisse, elle décide alors de continuer sa formation cirque en Europe et plus précisément en France où son niveau lui permet d’intégrer la prestigieuse
école du CNAC (Centre National des Arts du Cirque).
Elle fera partie de la promotion sortante avec le spectacle de fin d’études mis en scène par Mathurin Bolze de la compagnie MPTA.
Ayant toujours eu tendance à dénigrer la douleur et la blessure, voir même les occulter, c’est pendant ça formation au CNAC qu’elle est réellement marquée par la blessure grave et traumatisante d’une de ses amies sur le même agrée qu’elle, le tissu aérien.
Actuellement artiste interprète dans la nouvelle création de la compagnie Bivouac « Perceptions » elle donne aussi des cours de cirque et des stages de tissu aérien.
Elle croise le chemin de Karim Randé lors de ses entraînements à la Grainerie (Toulouse), rapidement ils se mettent à s’entraider et à s’entrainer ensemble ce qui va motiver ce dernier à l’inviter sur le spectacle « le membre fantôme ».
Silvana Sanchirico
Madeg Menguy
Musicien autodidacte, multi instrumentiste (saxophone, guitare, clavier, batterie, trompette).
Après avoir joué dans plusieurs formations musicales aux genres variés, Madeg découvre le cirque, il rejoint rapidement la compagnie Galapiat Cirque, avec qui il travaille principalement depuis 2012.
Il crée et participe aux musiques de plusieurs spectacles au sein de cette compagnie, que se soit en live ou avec des bandes son (cabaret Pétaouchnok, L’herbe Tendre, La brise de la pastille, C’est quand qu’on va où…).
Il se forme en parallèle à la bascule coréenne et au jeu au fil des créations.
En se formant, tardivement, au cirque il découvre dans le même temps les aléa des blessures induite par cette pratique.
Il est présent lorsque Karim Randé est amené aux Urgences de Lannion pour une infection Nosocomial et suivra tout le déroulement jusqu’à l’amputation.
Par sa position de musicien de cirque, il est par conséquent le témoin « privilégié » des blessures et accidents qui viennent ponctuer la vie des circassiens.
Madeg Menguy
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Techniciens lumière :Émilien Picard, Clément Devys
Crédit Photos : Sébastien Armengol
Crédit image Bascule Coréenne : Émilie Carreira (Fabrication), Phillipe Hervouet (Photo)
Chargée de production et de diffusion : Mylène Rossez
Artistes à la création : Karim Randé, Fabien Milet, Thibault Clerc, Madeg Menguy
Merci à Grégory Feurté, Farid Ayalem Rahmouni, Nicolas Bernard, Émilie Bonnafous pour leur regard extérieur.